Démarche

L’utopie est au centre de mes préoccupations. J’aborde toutes les sphères de ma vie en présumant que rien n’est impossible. Tous les jours, je reçois des informations de toutes natures et je les apprécie en les insérant dans des équations plus ou moins complexes pour en évaluer la portée, mais surtout pour tenter de voir ce qu’il est possible d’en faire. C’est donc dans cet esprit que je compose avec ma pratique en peinture; en combinant les possibilités, en tentant ce qui ne va pas nécessairement de soi, en confrontant données et variables. L’utopie ultime, créer des assemblages dans un certain ordre d’idées et que ça devienne une solution adéquate d’un tout autre ordre.

À partir d’images photographiques, je m’investis dans une succession de propositions non linéaire, à la poursuite de constructions par accumulation qui prennent forme au fil des choix effectués. Par ces rapports formels et ces jeux de superpositions, l’objet connu accède à une autre dimension et acquiert de nouvelles propriétés. En ce sens, ma façon d’aborder la représentation verse dans une forme d’abstraction, étant donné que je compose avec des images que je considère, plus souvent qu’autrement, d’un point de vue strictement formel.

Dans un mélange de collage photographique peint et de diverses interventions plastiques, une succession de couches superposées interagissent entre elles; elles se filtrent, se recouvrent, se trament, se circonscrivent. La représentation réaliste partage son espace suggéré avec la surface du tableau et est confrontée à d’autres traitements de la peinture, à d’autres matières, ce qui tend à faire s’entrecroiser les niveaux de lecture.

Je recherche tant le choc que la fluidité provoqués par la rencontre d’images et de textures d’éléments épars, qui n’ont – à priori – aucune raison d’être associés. Mon pouvoir, c’est de créer, voire de forcer ces associations et de les faire fonctionner par mes décisions et mes manipulations en peinture.